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d’une indifférence plus ſorte que celle d’Agamil ; elle avoit auſſi l’agrément de la nouveauté, tout cela parloit en ſa faveur : on ne tient point à tant de choſes avec un peu de goût pour le plaiſir, auſſi Agamil ne reſiſta-t’il pas à l’idée qu’il avoit de ſon Epouſe, & ſuivit ſon penchant de la meilleure foi du monde ; l’objet auquel il prodiguoit ſes careſſes, étoit pourtant bien différent de celui qu’il croyoit poſſéder ; mais ſon imagination y ſupléa, répara les charmes délabrés de la Veuve, & fit une métamorphoſe parfaite d’une doüairiere ſur ſon déclin, en une tendre adoleſcente. Ardentine fut peut-être la ſeule qui paſſa cette heureuſe nuit dans le chagrin ; elle cherchoit cependant à ſe conſoler par l’eſpérance de détruire bientôt la jeune Reine dans l’eſprit de ſon Epoux : elle étoit trop certaine