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fin lui en paroiſſoit fâcheuſe. Ces ſouhaits furent inutiles ; le jour ne fut ni plus ni moins long qu’à l’ordinaire ; & l’heure ſi redoutée où l’on devoit conduire les Epoux dans leur apartement, arriva : L’amoureux Tanaſtès ſe trouva alors dans un état ſi violent, qu’il auroit fait pitié à tout autre qu’à un Silphe ; ſa reſpiration haute & précipitée, ſes regards troublés, qu’il fixoit alternativement ſur Sterlie & ſur Oromal, ſembloient demander quelque reméde à ſon mal, mais c’étoit en vain : l’inexorable Silphe regardoit tout froidement, ne paroiſſant pas même s’apercevoir de ſa ſituation. Sterlie fut enfin miſe au lit, le monde commençoit à ſe retirer, pour laiſſer les mariés en liberté, quand il prit au déſeſpéré Tanaſtès un friſſon, qui ſe communiquant à toutes les parties de ſon corps, porta un froid