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grande parure ; d’ailleurs ce ſeroit dommage d’en faire ; le négligé vous donne un air de langueur plus ſéduiſant, plus intéreſſant que vous ne l’auriez dans un ajuſtement recherché. Je vous ai fait demander, continua-t-il, s’il m’écoit permis de me préſenter chez-vous. — Monſieur, je le ſais ; mais j’ignore depuis quand vous vous croyez obligé à ce cérémonial. — Depuis que j’ai compris qu’un mari prudent ne devoit pas entrer chez ſa femme, ſans être ſur qu’il ne l’incommoderoit pas… Cette nuit, par exemple, n’aurois-je pas eu fort mauvaiſe grâce de venir troubler, par ma préſence, le tête-à-tête que vous aviez avec Rozane ? — En vérité… vous étiez bien le maître : je n’avois rien à dire que ce que vous ſaviez plus parfaitement qu’un autre — J’entends ; vous informiez le Comte de tout ce dont vous veniez d’être inſtruite : ce ſoin annonce vos égards pour les perſonnes à qui vous êtes liée par le ſang, ou par d’autres nœuds. En tout cas, repris-je, la confidence s’eſt réduite à bien peu de choſe, puiſque le Comte avoit appris l’hiſtoire de ma ſœur par elle-même. — Ah ! ah ! cet homme-là joue un grand rôle dans la famille… Mais vous aviez donc bien d’autres affaires à traiter, puiſque vous l’avez gardé juſqu’au jour ?… Oui, cela ſe devi-