Page:Bonafon - Les Confidences d une jolie femme vol2.djvu/181

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 90 )

prit juſte & des ſentiments honnêtes ; l’éducation contribue à les former : ne ſéparez donc votre fille, de Mademoiſelle des Salles, que pour la mettre dans les bras d’un mari de ſon choix, en ſuppoſant qu’il en ſoit digne. Que le plus ou le moins de fortune, d’illuſtration, ne ſoit jamais un obſtacle qui vous arrête : je ſais qu’à mérite égal, ils doivent emporter la balance ; mais une ame, des mœurs, des vertus, & ſurtout des rapports de goût & de caractere, ſont les ſources de la véritable félicité… Puiſſe le Ciel accorder ces biens ſi précieux & ſi rares, à celle pour qui je l’implorerai juſqu’à mon dernier ſoupir… Le plus ardent de mes vœux ſera rempli, ſi l’objet de ſon affection lui épargne les tourments du cœur… Il reſta comme abſorbé dans des idées, qu’il ne me communiqua pas, & qu’il m’étoit facile de deviner par ce qui avoit précédé…

Madame, reprit-il, le moment approche, où vous concourrez à l’exécution de mes dernières volontés ; il en eſt que je n’ai pas inſérées dans mon Teſtament, & dont il eſt temps que je vous entretienne.

Le ſort de mes domeſtiques eſt réglé… J’ai tâché que les plus anciens ne ſoient point néceſſités à chercher un nouveau Maître… Ce que j’ai aſſuré à Mademoiſelle