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tradition qui, pendant longtemps, s’est chargée du soin d’instruire les générations de ses aventures ; puis l’imagination des enfants et des habitants de la campagne n’a pas été seule émue au récit de tant de misères, et les poëmes, les chansons, quelquefois même les pièces de théâtre ont choisi Geneviève pour leur héroïne. Bien plus, il y a eu des écrivains ecclésiastiques qui l’ont considérée comme une sainte, et on place sa fête au 2 avril.

Toutefois, on ne connaît pas sur Geneviève de légende populaire en prose qui ait été écrite dans le style des romans du moyen âge.

Le récit que vous allez lire ici est, à peu de chose près, l’œuvre du Père de Cerisiers, qui vivait sous Louis XIII et sous Louis XIV, et qui a publié en 1646 l’Histoire de Geneviève ou l’Innocence reconnue. En faisant disparaître quelques longueurs, en ajoutant quelques détails qui jettent un peu de clarté sur les parties les plus obscures de cette histoire, et enfin en retouchant un peu le style de l’auteur, on n’a pas altéré la couleur de son récit, et on n’a, au fond, rien changé que pour mieux conserver l’ensemble.

Petits enfants, apprenez donc à la fois, en lisant la vie de Geneviève de Brabant, à savoir souffrir sans cesser d’être vertueux et sans vous décourager, et aussi à raconter simplement les belles actions.