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porteurs de sel qui, suivant le droit de leur corporation, portèrent le corps du roi de son lit de mort jusqu’en sa tombe ? Sur cette tombe, on a longtemps admiré un bas-relief qui représentait une scène miraculeuse. C’est ici le lieu de rappeler ce qui se passa peu de temps après la mort de Dagobert, et d’invoquer le témoignage des Grandes Chroniques de France, conservées avec l’oriflamme dans le trésor de la basilique de Saint-Denis.


XVIII

La vision de messire Jean le solitaire.

En ce temps-là Ansouald, évêque de Poitiers, était allé en Sicile. Sur sa route, il rencontra une île qu’habitait un saint homme nommé Jean. Ce saint homme le reçut avec une grande charité. Quand ils eurent longtemps parlé de la joie du paradis, le saint homme ermite lui demanda, puisqu’il venait de France, de l’instruire de la vie et des mœurs de Dagobert, roi des Franks. Quand le bon vieillard eut entendu ce que l’évêque lui dit, il commença à témoigner une grande joie, disant que ce n’était donc pas une folle vision qu’il avait eue, et il lui raconta la merveilleuse scène dont il avait été témoin. « Un jour, dit-il, que je m’étais couché sur le bord de la mer, à côté d’un tamarin, pour reposer