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assez solide pour traverser cela d’un coup d’épée ? Va, mon ami, on ne peut pas me tuer tout entier en un seul jour. »

Si ce n’était pas retarder la marche de cette histoire, il faudrait citer ici quelques-uns des mots de Dagobert. Les mots peignent les hommes. Nous n’en rappellerons qu’un ou deux. On lui apprit un jour qu’un des principaux chefs de bandes franques, retiré dans ses domaines, y faisait de la fausse monnaie. C’était un homme qui devait de l’argent à tout le monde. « Je sais, dit Dagobert à ceux qui lui en parlaient, ce qu’il fabrique là-bas ; il ne fait que ce qu’il doit. »

Souvent il avait de belles paroles pour enflammer le courage de ses soldats. Dans un combat d’avant-garde, il se trouva tout à coup environné par un grand nombre d’ennemis ; on l’entoure, on l’arrête, on lui montre le long de toutes les collines des flots de soldats, qui descendent et marchent contre lui. « Nous sommes ici, s’écria-t-il d’une voix tonnante, non pour les compter, mais pour les vaincre, » et aussitôt il s’élance sur l’ennemi, qui est vaincu.

Tant il y a que par ses victoires, ses bonnes manières de vivre, sa gaieté et sa sévère justice, il devint promptement populaire.

Le roi Dagobert était surtout cher aux Parisiens auprès desquels il vivait et qu’il visitait souvent.