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la colère paternelle. Dagobert, l’ayant remercié, se mit en route précipitamment. C’était à Rueil que tout ce qui vient d’être raconté avait eu lieu. Où aller ? de quel côté chercher un asile sûr ? Éloi, qui l’aimait beaucoup, courut derrière lui et lui cria de loin le nom de saint Denis. Dagobert songe aussitôt au hameau de Cattuliac qui n’était qu’une petite réunion de chaumières. Là se trouvait une humble chapelle que sainte Geneviève avait fait construire pour honorer le tombeau de saint Denis et de ses compagnons Rustique et Éleuthère, martyrs du temps de l’empereur Domitien. La chapelette tombait en ruine ; on y entrait comme dans un bois ; les ronces et le lierre couvraient l’autel. Dagobert connaissait cette chapelle.

En peu de temps il eut franchi la rivière à Chatou et, par Argenteuil, tout le long de la Seine, il arriva à Cattuliac. Ceux qui le poursuivaient étaient sur le point de l’atteindre lorsqu’il arrêta son cheval au bas de l’escalier ruiné qui conduisait à la vieille chapelle.

Dagobert n’eut pas plutôt mis le pied sur le sol sacré, qu’il sentit une sérénité délicieuse qui se répandait dans toute sa personne. Je ne sais quel instinct le poussait vers les tombes couvertes de lierre et lui donnait le conseil de se coucher sur ces tombes comme sur un lit de doux repos. Les satellites de Chlother, sur les degrés de l’escalier, voyaient ce spectacle : ils