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de lui montrer ce qu’il avait fait. « Si vite ! dit le roi ; il paraît que tu ne t’es pas fort appliqué à ton ouvrage et que tu as oublié que c’est pour moi que tu travaillais. Enfin, voyons cela. » Un fauteuil, d’un travail très-ingénieux, est alors dépouillé de son enveloppe ; tout le monde pousse des cris d’admiration ; le roi est ravi. « Seigneur, dit Éloi, ne ferez-vous point peser le fauteuil, afin de savoir si j’ai employé toute la matière ? — Oh ! dit Chlother, je vois bien que tu as une bonne conscience et que tu n’as rien gardé pour toi. » Sur un signe d’Eloi, deux ouvriers apportent un second fauteuil aussi beau, si ce n’est plus beau que le premier. « Voilà, dit Eloi, ce que votre serviteur a pu faire avec l’or et les pierreries qui lui restaient. » Les Francs qui étaient là n’en voulaient pas croire leurs yeux ; le roi lui prit la main en disant : « Mon ami, à partir de ce jour tu logeras avec moi. Fais venir à Rueil [1] tes outils et tes serviteurs : j’irai de temps en temps m’amuser à voir comment tu t’y prends pour créer toutes ces merveilles. » En effet, à partir de ce jour, Éloi fut l’ami de Chlother II, de sa femme, de son fils Dagobert et généralement de tout le monde.


V

  1. Note 3 : Rueil est un des plus anciens villages des environs de Paris. Grégoire de Tours en a parlé. On l’appela successivement Rotolajum, Rotolajensis Villa, puis Riolium ou Ruoilum et enfin Ruellium. Les rois de la première race y avaient une grande métairie et des ateliers de toute sorte.