soudainement, jeune, beau, brillant, la tête ceinte d’une auréole, monta en croupe, et dit à Éloi d’une voix qui répandait des parfums dans les airs et chantait comme la douce musique des orgues : « Éloi, tu t’es humilié ; je te pardonne. Dieu seul est le maître des maîtres. Marche dans les sentiers de l’Évangile ; sois doux et juste ; je ne t’abandonnerai pas. »
Éloi voulut se jeter à genoux. L’ange et saint Georges, qui était le cavalier armé de toutes pièces, avaient déjà disparu.
A partir de ce jour, Eloi n’eut plus d’orgueil.
IV
Éloi, devenu orfévre au bout de peu de temps
imagina et fabriqua, comme par enchantement, les
plus belles parures. Dieu, qui l’avait corrigé, guidait
et faisait réussir ses efforts. En même temps qu’il
étonnait tout le monde par son habileté, Éloi consacrait
une grande part de son temps à des œuvres de
piété et de charité. Dans tous le pays du Limousin on
ne parlait que de ses vertus, de sa générosité, de sa
patience et aussi de sa douce gaieté qui, plus que
tout le reste, consolait les malheureux.
Un officier du roi Chlother II, émerveillé de ce