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tableaux pleins de terreur. C’est le Christ traînant sa croix et suivi de ses bourreaux qui maudit Laquedem ; c’est l’enfer et ses flammes au milieu desquelles sont englouties les générations des pécheurs ; enfin, c’est la scène du dernier jugement, resplendissant de nuage en nuage ; et au-dessus de ces peintures miraculeuses plane la croix éclatante.

D’autres fois le vent mugit, les forêts se courbent. Laquedem traverse alors les végétations épaisses de l’Inde et de l’Amérique. Il voit, dans ces nuits obscures, les arbres se diviser, s’animer, se grouper ; c’est encore la même scène, le Christ qui plie sous la croix et veut se reposer. Les sapins du Nord se tordent et prennent des figures de damnés ; les lianes du Brésil, les feuillages gigantesques des îles Australiennes sont les couleurs qui servent à ces mobiles peintures.

C’est aussi sur les crêtes des montagnes, c’est sur les crêtes des vagues que les profils terribles de ces drames silencieux se marquent, s’effacent et reparaissent. Il marche entre ces images, il entend sans cesse la voix vengeresse ; il marche, il marche encore.


Pas de crime plus grand qu’un manque de pitié.
Ne repoussez jamais l’affligé qui vous prie.
La voix de la nature à toute heure vous crie :
« Miséricorde, amour, assistance, amitié ! »