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sur le pied de la falaise ; elles le reprirent, l’éloignèrent, le balancèrent encore ; il avait à la fin perdu tout empire sur sa raison, et voyant, lorsque par hasard il arrivait à fleur d’eau, qu’une tempête s’était déchaînée, que les vagues déferlaient en hurlant sous un ciel sillonné de coups de foudre, il se crut une fois encore arrivé à l’heure de la délivrance ; mais il ne se reposait pas, et la volonté de Dieu était accomplie. Vingt fois, cent fois, mille fois saisi et rejeté par les vagues, mille fois brisé contre les roches, il alla enfin tomber sur le sable d’un rivage uni, et il ne fut pas plutôt étendu sur cette plage que, redressé subitement, il se mit en route et remonta sur la falaise. Le pouvoir qui pesait sur sa volonté lui fit reprendre ses vêtements ; après quoi, ruisselant de sang et d’écume, il marcha encore, il marcha toujours.