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un gros rire qui parut une marque d’approbation ; mais le Christ, regardant fixement le Juif si lâchement cruel, dit : « Isaac Laquedem, parce que tu n’as pas eu pitié de moi, tu marcheras sans repos jusqu’à l’heure du jugement dernier. »


II.
Le Juif errant commence son voyage.

Ceux qui étaient autour du Christ se mirent à rire aux éclats, et il y eut un de ses persécuteurs qui vint le tirer par les cheveux pour le forcer à hâter sa marche ; mais Isaac, condamné dès ce moment à son voyage lamentable, se sentit atteint au cœur par la parole divine et resta sans voix, épouvanté, plein d’horreur.

Son père et sa mère vivaient encore ; mais il ne s’était pas marié jusqu’alors, et il était seulement sur le point de se donner une épouse, suivant les préceptes de Jéhovah.

Il se passa un temps pendant lequel il ne vit rien et n’entendit rien. Lorsqu’il sortit de cet éblouissement et de cette épouvante, sa main chercha d’elle-même un bâton, ses yeux se portèrent sur la route, et ses jambes, malgré lui, marchèrent. Il essaya de résister à la force qui l’entraînait et au moins voulut fermer sa boutique ; mais aucun effort