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duisirent donc à fort peu de chose ; il apprit seulement à chanter au lutrin, à lire ses prières, à écrire un peu et à compter à la romaine ; mais, quoiqu’il ne fût ni docile ni laborieux, il se faisait remarquer par une intelligence vive et claire. Pour ce qui est des exercices du corps, aucun de ses jeunes compagnons n’avait plus d’agilité et plus de force. Il montait à cheval dès l’âge de quatre ans ; à sept ans, il chassait seul ; à dix ans, d’un coup d’épieu il tuait net un sanglier. Son embonpoint précoce ne l’empêchait nullement de courir, de sauter les fossés, de monter dans les arbres.

Quand il se promenait dans les villages qui entouraient les métairies royales, il s’arrêtait où bon lui semblait et vivait sans façon sous le toit de chaume du paysan ; mais il ne fallait pas que les gens, le voyant si familier, s’oubliassent et lui manquassent de respect. Il se faisait, dans ce cas, prompte justice.

Un jour qu’il avait tendu un piége à un loup et pris la bête, passa par là un grand vaurien qui, voyant la fosse et entendant le loup, voulut le tuer et l’emporter. Il ne savait pas que les trois petits chasseurs qui étaient là étaient Dagobert et deux de ses amis, et, quand il les aurait connus, il ne pensait pas que trois enfants de cet âge pussent l’empêcher d’en faire à sa tête. « Je te défends d’y toucher, » dit Dagobert dès qu’il vit quelle était son