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a fait mourir tant de gens pour l’amour de vous. »

L’empereur, qui ne pensait pas à la trahison, répondit : « Vous êtes un bon et hardi chevalier ; mais j’eusse bien parié le contraire, car on vous tient pour un couard. »

Le sénéchal dit avec colère : « Sire, ne vous en étonnez pas, car je n’ai pas le cœur si lâche qu’on croit. »

Et, disant ces mots, il tenait un fer de lance qu’il montra à l’empereur, puis il découvrit sa plaie à la cuisse. Le chevalier qui avait blessé Robert était là présent ; quand il vit le fer du sénéchal, il se mit à sourire, car il voyait bien que ce n’était pas le fer de sa lance. Toutefois, de peur d’engager une querelle, il ne dit mot.


XXVII.
Comment la fille de l’empereur commença à parler.

Et quand l’empereur et ses nobles barons qui étaient assemblés furent à l’église, où le sénéchal devait épouser la fille de l’empereur qui n’avait jamais parlé, Dieu fit un beau miracle pour soutenir le sage Robert, duquel on ne tenait compte. Alors que le prêtre voulait commencer le service pour marier la jeune fille au sénéchal,