Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/203

Cette page n’a pas encore été corrigée

arrivé, il se mit en la plus grande mêlée des Sarrasins et commença à frapper à droite et à gauche sur les ennemis. Là vous l’eussiez vu trancher têtes, couper bras et faire tomber gens et chevaux par terre. Il ne frappa pas un coup qu’il ne mît à mort quelqu’un de ces Sarrasins. Ainsi Robert tellement travailla, que le champ de bataille demeura à l’empereur.


XXIII.
Comment, après que Robert eut défait les Sarrasins, il retourna à la fontaine.

Lorsque le champ et l’honneur de la bataille furent ainsi demeurés à l’empereur aidé de Robert, celui-ci retourna tout armé sur son cheval à la fontaine et se désarma ; puis il mit ses armes sur le cheval, qui aussitôt s’évanouit. La fille de l’empereur, qui voyait cela, en était fort étonnée ; elle l’eût volontiers dit ; mais, vous le savez, elle ne pouvait prononcer mot, et jamais n’avait parlé.

Robert avait le visage tout égratigné des coups qu’il avait reçus en la bataille ; mais il n’en avait pas rapporté d’autre mal.

L’empereur, tout joyeux, remercia Dieu de ce qu’il lui avait donné la victoire et retourna en son palais. Quand ce fut l’heure de souper, Robert se présenta à l’empereur, ainsi qu’il en avait l’habitude,