Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/159

Cette page n’a pas encore été corrigée


NOTICE.

Ce n’est pas non plus une histoire inventée à plaisir et imaginée par passe-temps que celle du terrible Robert le Diable, qui, après avoir fait tant de mal, fit pénitence et fut homme de bien.

Guillaume le Conquérant, celui-là même qui, étant duc de Normandie, conquit l’Angleterre et s’y établit avec ses barons, avait un fils nommé Robert Courte-Heuse qui fut un bien mauvais sujet, fit mille tours méchants et finit par rester vingt-sept ans dans les prisons de l’Angleterre. Peu importe que ce Robert Courte-Heuse n’ait pas exactement vécu comme nous allons voir que s’est conduit Robert le Diable ; ce qui est certain, c’est que le peuple, en France et en Angleterre, a gardé le souvenir d’un Robert de Normandie qui s’était rendu redoutable aux gens de son époque. On prononce encore son nom en certains lieux, et ce ne sont pas seulement des historiens comme Guillaume de Jumiéges et Orderic Vital qui en parlent.

Du reste, la légende de Robert le Diable est extrêmement vieille. Il y a à la Bibliothèque impériale[1] deux manuscrits d’un roman en vers du treizième siècle qui a été imprimé en 1837 sous ce titre : Le Roman de Robert le Diable, en vers du treizième siècle, pour la première fois, d’après les manuscrits de la Bibliothèque du roi, par G.S. Trébutien. Paris, Silvestre, in-4° (en caractères gothiques).

Rien n’empêche de penser qu’il y a eu une légende antérieure à ce roman en vers du treizième siècle.

En tout cas, du treizième siècle au temps où vivait Robert Gourte-

  1. Note 22 : Fonds la Vallière.