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pitié et de faiblesse, et il réussit : le comte maudit son innocente épouse. Alors Golo lui dit qu’il était à craindre qu’en voulant punir son crime d’une façon trop éclatante, il n’en rendît l’horreur trop publique, et il le pria de lui remettre, à lui Golo, son fidèle intendant, le soin de sa vengeance, tandis qu’il se rendrait en sa maison à petites journées.


XIX

Geneviève est condamnée à mourir.

Golo, de retour au château, eut la sottise de révéler tout ce mystère à la nourrice. Il avait eu le soin de lui défendre d’en parler ; mais la providence de Dieu ne voulut pas permettre que cette femme fût plus discrète que les autres femmes, qui n’ont de silence que pour ce qu’elles ignorent. À peine eut-elle appris les détails des manœuvres de Golo, qu’elle en fit part à sa fille. Celle-ci, qui n’était pas dépourvue de louables qualités, avait pitié des misères de Geneviève ; elle pleurait lorsqu’elle se trouvait près d’elle. Un jour la comtesse lui demanda pourquoi elle était si triste.

« Ah ! madame, répondit la pauvre fille, je suis triste à cause de votre malheur ! Golo a reçu l’ordre de monseigneur de vous faire mourir.

— Eh bien, ma fille, dit la comtesse, il faut