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A. ABAL. ABAN.


DE LA LANGUE FRANÇAISE, AVEC LE LATIN ET L’ÉTYMOLOGIE ;

DE GRAMMAIRE, D’ORTHOGRAPHE, DE VIEUX. LANGAGE

ET DE NÉOLOGIE.

EXTRAIT COMPARATIF DE TOUS LES DICTIONNAIRES PUBLIÉS JUSQU’À CE JOUR, ETC.

A.

A, s. m. invar. 1re voyelle, première lettre de l’alphabet ; A, ou a-mi-la pour la-ut-mi-la, 6e ton delà gamme diatonique ou naturelle ; A, lettre numérale, en Grèce, 500 à Rome ; dans la typographie française, A, mis au bas d’une page, désignait le commencement delà île feuille ; A, dans les ordonnances des médecins, signifie parties égales ; A, 1re des lettres nundinales, qui indiquaient à Rome les jours de marché, et signe d’absolution chez les Romains ; A, prononcé par un sacrificateur grec, était de sinistre présage ; en chimie, AA ou AAA, veut dire amalgame ; A, quand il est barré à sa pointe droite ou gauche, indique un nivellement, une coupe, une démolition projetés ; A sert de marque dans le commerce et les arts ; ainsi A est la marque de la monnaie de Paris, AA est la marque de l’ancienne monnaie de Metz.

A, dans la composition et au commencement des mots français, vient souvent de l’a privatif des Grecs, et marque privation, négation : Acéphale, achromatique.

À, prép. In, ad. Cette préposition, qui remplace souvent le datif des Latins, marque en général un rapport à un but : aller à Paris, parler à quelqu’un ; et l’on peut déduire de là, par analogie, tous les autres emplois auxquels elle est propre : avec (à bras ouverts ) ; dans et en (vivre à Paris) ; sur (monter à cheval) ; pour (prendre à témoin), (mot à mot) ; par (juger à sa mine) ; selon, suivant (à la mode) ; vers (tirer à sa fin) ; après (pas à pas) ; entre ou environ (de sept à huit heures) : marque le temps (à midi) 1 ; le lieu (à l’abri) ; la situation (à droite) ; la posture, le geste (à genoux) ; la qualité (or à 24 carats ) ; le mode (à l’infinitif, à l’aigu) ; la mode (à la française) 2 ; la quantité (à milliers) ; le prix (à 20 francs) ; le poids, la mesure (à l’aune, à la livre) ; le motif (à bonne intention) ; la cause (à la demande de…) ; l’état, la disposition (fruits à garder) ; l’usage (terre à blé) ; le but, la fin (marcher à la victoire) ; signifie de quoi (verser à boire) ; des raisons pour (avoir à craindre) ; est explétif (aimer à boire). Voyez Au. Sert à établir les rapports 3, les proportions, la distance, le rapprochement, la comparaison, l’association ; exprime l’emploi, l’usage, le partage ; à éviter auprès des voyelles 5 ; à avec l’inf. pour en avec le gér. e. T À la mort des objets chéris, nous regrettons les moments perdus à ne point assez les aimer. 2 Corneille habille les Romains à l'espagnole, et Racine à la française. 3 Le fanatisme est à la religion ce que l’hypocrisie est à la vertu, [Palissot] La solitude est à l’esprit ce que la diète est au corps. [Vauvenargues.] 4 Le mariage est souvent une sottise faite à deux, puis une galère à trois et plus. 5 La plupart des hommes ne sont ni à aimer, ni à haïr, mais à supporter : dites ni aimables, etc. 6 A voir (peur En voyant) avec quel empressement on donne tort aux malheureux, on dirait que le blâme dispense de la pitié.

AABAM, s. m. nom du plomb dans les livres d’alchimie.

AAISIER, v. a. -sié, e, p. mettre à l’aise, (vi.)

AALKLIM, s. m. plante du genre des bauhinies, employée dans les Indes contre l’ophtalmie.

AAREBRER, v. n. se cabrer, élever le poitrail, les pieds (vi. inus.) T. (ad arbores (pectus arrigere), lat.)

AB, s. m. onzième mois des Hébreux ; dernier mois d’été des chrétiens d’Orient

ABA, s. m. étoffe de laine dans l’Orient, G.

ABAB, s. m. matelot turc libre, levé dans l’empire.

AL.

ABABIL, s. m. oiseau, être fabuleux, dont il est parlé dans le Koran.

ABACA, s. m. platane des Indes ; sorte de chanvre, c. de fin des îles Manilles, B.

ABACO ou Abacot, 's. m. table, buffet ; couronnement du chapiteau d’une colonne ; G. c. crédence ; auge. B. ou Abaque, G. table de nombres, table de Pythagore ; G. C. ornement de tête des rois d’Angleterre, (abax, table, gr.)

ABACUS, s. m. bâton de commandement des Templiers, à pomme plate, sur laquelle est gravée la croix de l’ordre.

ABADA, s. m. rhinocéros des Indes.

ABADIR, Abaddir, Abdir, s. m. voy. Bétyle.

ABAISSE, s. f. pâte de dessous, du fond : mieux Basse-pâte. B.

ABAISSE, e, part. adj. t. de blason : se dit des pièces placées en bas, des oiseaux dont les ailes sont tournées vers la pointe de l’écu (vol —).

ABAISSEMENT, s. m. Depressio. diminution de hauteur : (fig.) état de ce qui est abaissé ; humiliation volontaire ou forcée (tenir ou se tenir dans l’.—) 1, diminution de crédit, d’honneur ; G.—d’une équation, sa réduction à la forme la plus simple, à un degré inférieur ; — des planètes, quantité dont la réfraction semble les abaisser ; t. de blas. addition à l’écu d’une pièce qui en diminue la dignité, (syn.) Voyez Bas. allés-. * La véritable grandeur est celle qui n’a pas besoin de l'abaissement des autres. [Daru.] On respecte dans l'abaissement ceux qui se sont respectés dans la grandeur. [Bonaparte.]

ABAISSER, V. a. -se, e, p. Deprimere. mettre plus bas ; faire aller en bas, plus bas (-un store, une lanterne) ; diminuer de hauteur (-un mur) ; t. d’algèbre, réduire ; t. de géom. (—une perpendiculaire) la mener d’un point sur une ligne ; t. de pâliss. (—la pâte) l’étendre, (fig.) dépiimer, ravaler, humilier (— l’orgueil) ; a ilir : ; (s’ —), v. pron. pers. récipr. devant (s’humilier) (s’ — devant Dieu) ; se dégrader, s’avilir (s’— à solliciter) ; s’—, devenir plus bas (un monceau s’abaisse.) (syn.) *La servitude abaisse les hommes jusqu’à s’en faire aimer. [Vauvenargues.

ABAISSEUR, S. m. Depressor. muscle qui sert à abaisser l’œil, les lèvres, etc. adj. m. AI.

ABAIT, J. m. t. de pêcheur, appât, G.

ABAJOUE, s. f. petite cavité aux côtés de la bouche des singes et autres animaux, qui y placent leurs aliments ; partie latérale du groin du cochon lorsqu’il est cuit, etc.

INALIÉNATION, S. f. aliénation de meubles, de bestiaux ; aliénation en faveur d’un citoyen romain en état de faire une acquisition.

M’ALIÉNER, V. a. t. dedioit, aliéner des meubles, des bestiaux ; passer l’acte d’inaliénation.

ABALOURDIR, v. a. -di, e, p. rendre lourd, balourd, stupide. (famil.) c. v. (s’—) v. pi : B.

ABANDON, s. m. Derelictio. action de celui qui abandonne * ; état de l’être abandonné 2 (vivre, souffrir, gémir dans 1’—) ; renonciation à soi-même ; oubli de soi (se laisser aller à 1’—) ; résignation (entier — à la volonté du ciel) ; négligence aimable (— dans les manières, le discours) ; abondance facile, t. de littér. ; débit chaleureux ; style facile, naturel (heureux —). R. cession de biens à des créanciers, t. de prat — (à 1’), adv. (aller, laisser), (a priv. band, lien. ail.) * C’est une folie de la part d’un père de se mettre, par l’abandon de ses biens, à la merci de ses enfants. [Conaxa.] 2 l’abandon dans la vieillesse est le sort de l’égoïste.

ABANDONNÉ, e, adj. Derelictus. délaissé, inhabité, détruit, désert : et s. perdu de débauche ; livré à une passion avec excès ; —calomniateur, pour détermine, impudent. [Pascal.]

ABANDONNÉE, s. f. Prostituta. prostituée.

ABANDONNEMENT, s. m. Derelictio. abandon, délaissement entier : se dit de la personne qui le fait, de la chose abandonnée (être dans l’— de tous ses amis ; être réduit à l’— de ses biens) ; désordre, dérèglement excessif ; prostitution (se complaire dans un infâme —) ; résignation, T. -done-. R. (syn.) voy. Abandon.

ABANDONNER, v. a. -né, e, p. Relinquere. (à quelqu’un), quitter, délaisser entièrement (—sa maison) ; renoncer à (-un projet) ; exposer, laisser en proie, à la disposition, à la merci ; livrer à ; littéral, délier, N. inus. un cheval, le faire courir de toute sa force ; (s’ —), v. pers. se livrer, se laisser aller, sans réserve, sans retenue, à (s’— à son malheureux sort) ; se soumettre entièrement (s’—à la douleur, au sort) ; se