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XXII PRINCIPES DE GRAMMAIRE FRANÇAISE,

je hais, j’aime, j’honore. — Il est quelquefois séparé du verbe par renonciation des qualités de celui qui parle. Je soussigné, etc., certifie. — Il se met après le verbe dans les phrases interrogatives ou admiratives. Que ferais-je ? Où suis-jep Dans celles qui expriment un souhait. Puissê-je vous voir heureux ! Quand le verbe se trouve placé comme dans une parenthèse. Osez-vous, lui dis-je, me parler ainsi ? Dans certaines phrases, telles que : Dussé-je en périr, Fussé-je au bout du monde, Quand je devrais, quand je serais, etc. Quand il est précédé de la conjonction aussi, ou de quelque adverbe semblable. Aussi ne lui ai-je rien dit. En vain voudrais-je m’y opposer, etc. Lorsqu’il est ainsi placé après le verbe, on ne peut jamais rien metlre entre-deux.

Me. Pronom personnel des deux genres, qui signifie la même chose que je et moi, mais qui s’emploie seulement comme régime du verbe. Régime direct Vous me trompez ; régime indirect, avec la signification, de à moi. Vous me donnez un bon conseil. Il ne se place après le verbe que lorsque le verbe est à l’impératif, que la phrase est affiiinative, et que la particule en suit immédiatement le pronom. J’ai besoin de sages conseils, donnez-m’en. Vous m’avez mis dans l’embarras, faites-m’en sortir. La particule y, unie au pronom me, ne se met jamais après le verbe. Vous m’y attendrez. On ne dit pas : Attendez-m’y. L’e s’élide devant une voyelle. Vous m’aimez.

Moi. Pronom personnel des deux genres pour la première personne du singulier.

— Employé seul comme réponse, il peut être sujet ou régime direct, et tenir lieu d’une phrase entière. Qui veut aller avec lui P Moi. Qui a-t-on désigné ? Moi. Il est régime direct ou indirect, après ne que, mis pour seulement. Je ne plains que moi ; je ne parle que de moi ; ou quand il est ajouté à d’autres mots qui sont régimes directs. // a renvoyé son frère et moi. Il entre dans le sujet, quand il est joint à d’autres mots qui forment le sujel. Soupire et moi, le lui avons défendu. Il se joint à je, par apposition et réduplication, pour donner plus d’énergie à la phrase, soit qu’il vienne après le verbe. Je dis, moi ; soit qu’il précède je et le verbe. Moi, je dis. Il se met aussi par apposition devant ou après me. Vous voudriez me perdre, moi, votre allié p Moi ! vous me soupçonnez ! Avec nous et vous, lorsqu’il est accompagné d’un nom ou d’un autre prouom. Vous et moi nous sommes contents. Il est venu nous voir mon frère et moi. Il se construit avec les pronoms ce et il, dans différentes phrases. C’est moi qui vous le dis. C’est de moi qu’il s’agit. Après une préposition ou une conjonction, il n’y a que le pronom moi qui puisse exprimer la première personne du singulier. // a parlé de moi. Pensez à moi. Cela est pour moi. Mon frère et moi. Mon frère ou moi. Nul autre que moi. Quand le verbe esl à l’impératif et que le pronom qu’il régit n’est pas suivi du mol en, c’est moi qu’il faut employer, soit comme régime direct. Louez-moi ; soit comme régime indirect, où la préposition à est sous-enlendne. Rendez-moi compte ; et alors moi se joint au verbe par un tiret. — Moi, substantif., signifie l’attachement de quelqu’un pour ce qui lui est personnel. Le moi choque toujours l’amour-propre des autres.

Nous. Pronom personnel des deux genres pour la première personne du pluriel, dont le singulier esLy’c ou moi. — Il peut être ou sujet, ou régime direct, ou régime indirect. Nous partons. On nous observe. On nous parle. (Voir je et moi, pour les différentes positions dans lesquelles il peut se trouver.)

Tu, toi, te. Pronom de la deuxième personne du singulier, pour les deux genres. Tu, est toujours le sujet de la proposition et ne peut être séparé du verbe que par un autre pronom personnel, ou par une des particules ne, en, y. Tu es heureux. Tu me parleras. Tu en apprendras des nouvelles. Tu y étais. Je ne dis rien. Il se place après le verbe, dans les phrases interrogatives, etc. Que fais-tu P (Toirye.) — Toi, employé seul, comme réponse, peut être sujet ou régime direct, et tenir lieu d’une phrase entière. Qui a fait cela P Toi. Qui a-t-on désigné ? Toi. Il est régime direct ou indirect après ne que, mis pour seulement. Je ne plains que toi. Tu ne penses qu’à toi ; ou quand il est ajouté à d’autres mots qui sont régimes directs. J’attends ton frère et toi. Il entre dans le sujel quand il est joint à d’autres mots qui forment le sujet. Ton frère et toi m’accompagnerez. Se joint à tu, par apposition et réduplication, soit comme sujet soil comme régime. Toi, tu oserais le défier ! Voudrais-je t’affliger, toi que j’aime tant ? Avec un nom ou un autre pronom. Toi et moi nous sommes contents. J’irai vous voir toi et ta soeur. Se construit avec les pronoms ce et il, dans différentes phrases. C’est toi qui l’as fait. C’est de toi qu’il s’agit. Après une préposition ou une conjonction, il n’y a que le pronom toi qui puisse exprimer la deuxième personne du singulier. On a parlé de toi. Je penserai à toi. Ton frère ou toi. Ta sœur et toi. Il s’emploie comme régime direct ou indirect après un verbe à l’impératif, el alors on le joint au verbe par un tiret. Retire-toi. Rends-toi justice. (Dans le dernier exemple la préposition à est sous-entendue.) Quand, après l’impératif, il esl suivi des particules en ou y, on élide la diphtongue oi. Va-t’en. Mets-t’y ; mais le plus ordinairement on évite ces façons de parler.—TE, s’emploie comme régime direct ou indirect du verbe, et s’élide devant une voyelle ou une h non aspirée. Je te crois. Je t’estime. Je t’honore. Je te donne cela. Je t’avais promis une récompense.

On ne se sert de ces pronoms, de l’adjectif possessif ton et du relatif te tien, qu’en parlant à des personnes fort inférieures, ou avec lesquelles on esl en grande familiarité. Quelquefois, au contraire, dans le style oratoire ou poétique, on les emploie en s’adressant aux personnes qu’on respecte le plus, à Dieu même. Du reste, on emploie le pronom pluriel vous, l’adjectif possessif votre, et le relatif le vôtre.

Vous. Pronom personnel de la deuxième personne du pluriel, pour les deux genres. Vous êtes le maître. On s’en sert assez généralement au singulier, par une civilité d’usage, à moins qu’on ne parle à des personnes fort inférieures, ou avec lesquelles on est en grande familiarité. (Voyez Tu.) j

//. Pronom masculin de la troisième personne du singulier. Il écrit, il lit, etc. Se mel devant les verbes impersonnels ou employés impersonnellement, sans se rapporter à un sujet exprimé. // faut. Il neige. Il se répand une nouvelle..

Elle. Pronom personnel féminin de la troisième personne du singulier. Elle dit, elle fait. Se met avant le verbe et n’en est séparé que par des particules ou des pronoms. Elle nous dit. Elle n’en veut pas ; ou par une phrase incidente. Elle, qui se prétend si sage, a pourtant fait là une étourderie. Se met immédiatement après le verbe dans les interrogations et dans certaines phrases exclamatives. Dort-elle ? Est-elle bonne ! Avec le t euphonique. Viendra-t-elle ? ou dans certaines phrases affirmatives, telles que : Venez, dit-elle. Dut-elle se fâcher. — Quand une phrase interrogative contient le nom féminin qui est Je sujel du verbe, on n’en met pas moins le pronom elle après le verbe. Julie est-elle venue ? Cette poire est-elle bonne ? — Dans certaines phrases, le verbe est précédé du pronom elle, et suivi du nom auquel ce pronom se rapporte. Est-elle à plaindre, celle qui ? Elles sont rares, les

femmes qui…

Le, la, les. Pronoms relatifs. Le, singulier masculin ; fa, singulier féminin ; les, pluriel pour les deux genres. Ils accompagnent toujours un verbe, et ils remplacent un substantif déjà exprimé. Prenez ce livre pour le lire. Dès que ma sœur sera arrivée, j’irai la voir. Amenez-moi vos enfants, je désire les voir. — LE, tient quelquefois la place d’un adjectif ou d’un verbe, avec la signification de cela, et il est invariable. Cette femme est belle, el le sera longtemps. Je n’ai pas été enrhumé de l’hiver, el je le suis depuis les chaleurs. Si j’étais mère, je le serais avec toute la tendresse imaginable. — Le et la, devant un verbe qui commence par une voyelle, s’élident. Je le vis, je l’aimai. Je la reconnus, je l’appelai. Le, après le verbe, s’élide dans la prononciation seulement. Voyez-le à son retour (on prononce : Voyez-1’à son retour). La ne souffre pas d’élision : on écrit et l’on prononce Ramenez-la à son devoir.

Lui Pronom de la troisième personne du singulier. Il est presque toujours du genre masculin. C’est lui qui m’a donné ce livre. C’est de lui que je le tiens. C’est à lui que je le destine. Il ne s’applique au genre féminin, dans le sens de à elle, que quand la préposition à est sous-entendue, et lorsqu’il précède le verbe. J’ai vu votre soeur, et je lui ai parlé ; ou lorsque le verbe est à l’impératif. Si vous voyez ma mère, remettez-lui ce livre.

Eux. Pluriel masculin du pronom personnel lui. Ce sont eux qui ont tort. Leur. Pronom personnel pluriel, des deux genres, à eux, à elles, se place immédiatement devant le verbe, et se dit des personnes el des choses. // aime ses enfants, il ne leur refuse rien. Ces chevaux sont fatigués, donnez-leur un peu de vin. Ces orangers vont périr, si on ne leur donne de l’eau.

Se. Pronom de la troisième personne, des deux genres el des deux nombres, qui précède toujours le verbe, soit comme régime direct. Se rétracter ; soit comme régime indirect. Se faire une loi. Il sert aussi à donner au verbe actif une signification passive. Cela se dit, cela ne se fait pas.

Soi. Pronom singulier de la troisième personne, des deux genres. Employé absol., il est toujours accompagné d’une préposition. En parlant des personnes, il se rapporte à un sujel indéterminé. Parler de soi. Penser à soi. Travailler pour soi. Prendre sur soi un événement. En parlant des choses, il se rapporte à un sujel déterminé. Un bienfait porte sa récompense avec soi. Joint à même par un tiret, il équivaut à soi mis absolument, mais il exprime avec plus de force, et n’a pas toujours besoin d’être accompagné d’une préposition. Se condamner soi-même. Rentrer en soi-même.

INDÉFINIS. On. Pronom personnel indéfini, des deux genres, qui indique d’une manière générale une ou plusieurs personnes, et ne se joint qu’à la troisième personne du singulier. On dit. Qu’en dira-t-on ? — Il est toujours suivi d’un masculin. On n’est pas toujours heureux, excepté quand il y a des circonstances qui marquent précisément qu’il s’agit d’une femme. On n’es pas toujours jeune et belle. — Il s’emploie aussi avec le pluriel des et un nom. On n’est point des esclaves, pour-Par euphonie, on met avant ce pronom l’article le dont l’e s’élide. Si l’on nous entendait.

Quiconque. Pronom masculin indéfini, qui n’a point de pluriel. Toule personne qui. Quiconque n’observera point cette loi, sera puni. Il est quelquefois féminin et peut être suivi d’un adjectif de ce genre, lorsqu’il a délermiuément rapport a une femme. Mesdames, quiconque de vous sera assez hardie pour médire de moi, s’en repentira.

Plupart (La). Expression qui signifie, la plus grande partie, le plus grand nombre. La plupart des hommes, des choses. Le verbe, le participe, l’adjectif, ou le pronom qui suit et qui s’y rapporte, ne s’accorde pas avec la plupart, mais avec le substantif auquel il est joint par la préposition de. La plupart du monde croit. La plupart des gens ne réfléchissent pas.’ J’ai vu ta plupart des choses curieuses de cette ville. J’ai la plupart de mes livres relies en veau. La plupart du monde ignore ses véritables intérêts. — Employé absolument, il veut le verbe au pluriel, quel que soit le nombre du substantif auquel il se rapporte Le sénat fut partagé, la plupart voulaient que… Les membres de rassemblée discutèrent longtemps, la plupart furent davis que… Sans relation a aucun substantif, il signifie, le plus grand nombre des hommes. La plupart écrivent ce nom de telle manière. — POUR LA PLUPART, loc. adv. Quant à la plus grande partie. Les hommes sont pour la plupart intéresses Absol., sans la préposition pour. Les hommes sont la plupart intéresses. — LA PLUPART DU TEMPS, loc. adv. Le plus souvent

ceifrxT^uï^qui servem à indiquer teis *» -’- «’«. ~’&lt ;&gt ;