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AVIS SUR L’USAGE DE CE DICTIONNAIRE. XV

les anonnements, les labdacismes, les lallations, les platiasmes et les autres défauts dans lesquels peut faire tomber une Prononciation mal figurée. Ces figures sont ou à la fin des mots, lorsque la difficulté se trouve dans le corps du mot, ou bien au DICTIONNAIRE DES RIMES, qui offre le système général de la Prononciation des finales. (Voyez les OBSERVATIONS SUR LA PRONONCIATION, page 105, 2e partie.)

XXVIII. Exemples de prononciation.

ENIVRANT, e, adj. qui enivre… an-ni-.

MÉCONNAISSABLE, adj. 2 g… -konêçable.

TISANE, s. f. Ptisana… -zane.

X, s. m… es, dans extrême ; gz, dans exercice ;

ou k, dans excepter ; s ou c, dans Bruxelles ; z,

dans sixième ; ks, dans Styx ; z, dans baux à…

DICTIONNAIRES ET TRAITÉS PARTICULIERS.

SYNONYMES.— En ajoutant beaucoup de nouveaux articles à ce Dictionnaire, l’Auteur en a fait une rédaction nouvelle, pour resserrer dans quelques feuilles ce qui remplit ailleurs deux forts volumes in-8°, se résumé offre toujours le trait distinctif, et le fait mieux ressortir qu’une longue dissertation. Pour la commodité du Lecteur, non-seulement il a désigné chaque mot ayant un synonyme par ce signe (syn.), qui renvoie au Dictionnaire particulier, mais encore il a donné une Table de ces mots. (Voy. À la fin.)

DIFFICULTÉS DE LA LANGUE. — La concordance des mots ne suffisant pas pour compléter le système grammatical de la Langue française, l’Auteur a composé ce petit Lexique pour la rédaction duquel il a consulté les grammaires et les ouvrages les plus estimés, sans cependant multiplier indiscrètement ces difficultés, en adoptant les systèmes des novateurs. Il n’ignorait pas que cette dénomination était incorrecte ; mais elle lui a paru plus claire que toute autre, et probablement elle avait son mérite, puisqu’elle lui a été dérobée depuis avec la seule addition des mots plus qu’inutiles, raisonnées, grammaticales et littéraires, Il a de plus annexé à l’ouvrage un ABREGE DE GRAMMAIRE EN TABLEAU, recueilli dans le Cours public de M. BLONDIN, professeur très-estimé. Il a joint au Dictionnaire l’abrégé du TRAITE DES TROPES de DUMARSAIS, les TRAITÉS DES CONJUGAISONS de RESTAUT et WAILLY, un TRAITE DE PONCTUATION ET DE L’USAGE DES LETTRES CAPITALES et des OBSERVATIONS SUR LA PRONONCIATION.

HOMONYMES. — PARONYMES. — C’est encore pour les Étrangers qui possèdent imparfaitement la Langue française, que l’Auteur a donné un Dictionnaire déjà connu des Homonymes, suivi d’un Dictionnaire (publié pour la première fois) des Paronymes ou mots voisins l’un de l’autre par leur orthographe, mais très-éloignés par leur signification. L’utilité de ces deux lexiques sera de faire éviter les nombreuses et ridicules méprises dans lesquelles font tomber chaque jour ces ressemblances de mots qui ne diffèrent souvent entre eux que par une lettre. Les personnes même qui se croient instruites, reconnaîtront avec l’Auteur qu’il peut leur être utile, du moins pour quelques mots, tels que par exemple : Apophyge, Apophyse.

Ce Dictionnaire doit être surtout très-utile aux Imprimeurs étrangers qui publient des livres français ; il existe de ces livres où l’on trouve des Paronymes presque à chaque page. Mais s’il a pu être fait pour les gens qui admirent le bonheur du général victorieux dans vingt batailles, où il ne reçut qu’une légère confusion, il n’a pu l’être pour ceux qui demandent : Quel est ce Socrit, qui s’empoisonna en buvant des cigales ? (Voy. Mad. Du Deffant, tome I, p. 99.) Il n’était pas possible de suivre l’ignorance dans ses écarts ; elle a, pour créer des quiproquo, une sorte de génie qui ne s’imite pas.

RIMES. — Après le TRAITÉ DE LA VERSIFICATION, vient un Dictionnaire des rimes, qui, bien que fort compact, grâce à la disposition typographique^, est un des plus complets qui existent. La réunion des mots par désinences n’est point sans intérêt sous le rapport même de la grammaire et de l’étymologie.

DICTIONNAIRE DE MYTHOLOGIE, etc. — La langue française a ses formes particulières, différentes de celles des autres langues, pour désigner les êtres inscrits dans les VOCABULAIRES DE MYTHOLOGIE, DE BIOGRAPHIE et DE GÉOGRAPHIE ; elle n’est point obligée, comme le prétendent quelques savants novateurs, de recevoir sur ce point la loi des autres idiomes ; puisque ceux-ci ne suivent pas la sienne, même pour les noms d’hommes et de pays français, tels que Paris, etc. : elle peut et doit écrire César, Londres, parce que l’usage des meilleurs écrivains l’y autorise, et non pas, Koesar, London, etc. Ces différences, souvent très-grandes, peuvent donner beaucoup de peine aux Étrangers qui ne reconnaissent pas le même être sous ces déguisements ; d’ailleurs les Français eux-mêmes peuvent souvent être embarrassés pour l’orthographe de ces noms : l’Auteur en a donné une liste complète, avec une courte indication de ce qui caractérise les êtres qu’ils désignent, c’est-à-dire la qualité et la filiation pour la Mythologie ; la localité territoriale, suivant la nouvelle division, pour la Géographie. La Mythologie est de plus accompagnée de l’Etymologie, conformément au plan de tout l’ouvrage.

NOMENCLATURE D’HISTOIRE NATURELLE. — Entre toutes les sciences, l’histoire naturelle est celle dont les progrès sont les plus grands et les plus rapides : chaque jour ajoute de nouvelles richesses à nos connaissances en ce genre. De plus, à défaut de découvertes, quelques professeurs créent sans cesse de nouvelles classifications ; une plumule de plus ou de moins trouble toute une famille, et vient ôter à Linné son sceptre et sa couronne ; ces professeurs forgent des mots inconnus, ou renouvellent les anciens, appelant le liseron, par exemple, helxiné, cyssampelos. Quelque incomplets que soient les articles qui concernent l’histoire naturelle dans le corps même du Dictionnaire, l’Auteur n’a pas cru devoir les en retrancher ; mais, pour suivre la marche de cette science aimable autant qu’elle est utile, il donne séparément cette Nomenclature complète. Grace à cette addition et à toutes celles qui viennent d’être énumérées, ce Dictionnaire seul, parmi tous les lexiques français, mérite le titre et la qualité dUNIVERSEL, épithète attachée à des Dictionnaires, excellents en leurs genres, notamment le Gattel, mais réellement incomplets, parce qu’ils ne donnent pas tous les mots qui représentent une idée en français.

Tels sont les différents genres d’utilité générale ou particulière, que l’auteur a réunis dans ce Dictionnaire, pour les LECTEURS et les ÉCRIVAINS de toutes les classes. Il y en a beaucoup d’autres dont le détail serait trop long ; tels que l’indication des propriétés des plantes, des contre-poisons pour chaque poison, etc., etc., etc. Si les perfectionnements les plus importants ont été développés dans cette préface et appuyés d’exemples, ce n’est point par un vain charlatanisme, mais pour que le public pût tirer tout l’avantage possible du livre lui-même ; car ce Dictionnaire, attendu l’immense quantité de matériaux qu’il contient, le plan d’après lequel ils ont été disposés, et le style dans lequel ils ont été rédigés et réduits, ne peut pas, comme les autres, être consulté à livre ouvert, sans perdre beaucoup, non de l’utilité commune à tous les livres du même genre, mais de son utilité particulière : son usage doit être l’objet d’une étude au moins de quelques instants.

Il est facile de reconnaître que cet Ouvrage s’attache indissolublement aux destinées de la Langue française, dont il est comme le DÉPÔT ou le TRÉSOR : il en offre les richesses à ses quatre âges les plus remarquables ; il doit la suivre dans toutes ses périodes, s’enrichir sans cesse avec elle de toutes les expressions, locutions, alliances de mots, créées par les Arts, les Sciences ou le Génie : loin de se laisser appauvrir, comme elle, par l’Usage, il doit, au contraire, conserver pour l’avenir, ainsi qu’il a recueilli du passé, toutes les richesses dont cet Usage, tyran des langues, la dépouille successivement : il peut même survivre à cette Langue tout entière, considérée comme langue parlée. Il doit également suivre l’Esprit humain dans sa marche progressive ; s’enrichir avec lui de toutes les créations des Arts, des Sciences, et surtout de la Philosophie, en recueillant les expressions, les définitions créées par le Génie qui les cultivera ; il doit épargner aux Savants futurs les amers regrets que cause à nos savants la privation de