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X AVIS SUR L’USAGE DE CE DICTIONNAIRE.

matière d’une chose (fil de fer), la relation (parent, ami de…), la propriété (le livre de Louis), les qualités personnelles, l’état (homme de bien, de lettres), la destination (cour de justice, etc.) ; la cause (mourir de douleur) ; précède les adverbes et les prépositions, de près, de loin, de là, d’hier ; est adverbial avec un subst. : de travers, de côté, de concert, de vue, etc. ; lie les verbes (finir de lire), les adjectifs et leurs relatifs (il est difficile de… ; couvert de plaies ; comblé de biens) ; désigne l’action (penser avant de parler ; il a résolu de dire).— par, adv. par l’autorité, au nom de de ce que, de cela, etc., commence des phrases (de ce que vous dites, etc.).

POUR, prépos. Pro. À cause ; ou en considération

de (il l’a fait-vous seul) ; en faveur de en échange de, au lieu de (donne —tel prix ; l’orles diamants ; mettre de l’étain-de l’argent) ; à ou en la place de (s’offrir-un autre) ; au lieu de (jouez-moi) ; par rapport à ; afin de ; contre (— la fièvre ; haine—) ; moyennant un prix, en échange de (donner-un diamant ) ; eu égard à, par rapport à (habit froid-la saison) ; comme, de même que (laisser— mort ; prendre

— valable) ; en qualité de ; pendant (-deux heures)

de quoi (— satisfaire) ; —, quelque, (vi, inus.) ;

quant à ; marque l’origine, la cause, le parti, l’engagement, l’intérêt (—le roi, etc.) ; le motif, la cause finale, la destination (—la santé) ; la convenance (faits l’un-l’autre) ; la suffisance (il y en a-tous) ;

l’état, le rapport, la liaison, la disposition (trop faible-marcher) ; l’échange, le troc, la comparaison (homme-homme), s. m. le-et le contre, l’avantage et le désavantage, etc ; les opinions contraires, l’affirmative ou la négative. —, parce que, amphib. ; marque aussi le but, l’intention, la volonté.

l’heure, adv présentement, RR.-lors, adv. alors.

— que, conj. marque la cause, le motif (il était trop féroce on l’aimât), — peu que, si peu que (peu que vous parliez, que vous tardiez, etc.) ; ainsi dire, adv. pour s’exprimer ainsi.

SUR, prép. Super, marque la situation d’une chose à l’égard de celle qui la soutient, sa position au-dessus d’une autre… (— terre)…

Quelques Lexicographes ont négligé de donner les verbes pronominaux, personnels-, réfléchis et réciproques : cette omission est réparée.

XII. Exemples de verbes personnels, pronominaux et réciproques, etc.

ENTENDRE, v. a. — du, e, p. Audire… (s’—), v. pers. et récipr. (avec), agir de concert… être d’accord. … se comprendre, (s’—), v. pers. (re m’entends

bien, je sais ce que je veux dire)… , etc.

ÔTER. v. a. Tollere… (s’—), v. pers… se retirer, se retrancher ce que l’on avait, propre et fig… v.

pron. être, pouvoir être ôté… v. récipr. se ravir, s’enlever mutuellement.

Plusieurs auteurs ont fait des observations critiques sur les principales éditions du Dictionnaire de l’Académie : celles qui sont bien fondées ont été recueillies.

Trois éditions du Dictionnaire de l’Académie ont été publiées avec de nombreux changements ; l’Auteur en a fait également l’Extrait, le rapprochement et la comparaison entre elles et avec les éditions antérieures de l’Académie ; il en a désigné les additions et les variantes par ces signes : A. pour celle de 1798 ; AL. pour celle de 1801, du nom de M. Laveaux, éditeur, et Ac. 1835 pour la dernière.

Tous les autres Dictionnaires de la Langue ont été l’objet d’un travail pareil, en commençant par les plus considérables ou les plus estimés, ceux de TRÉVOUX et FERRAUD ; puis ceux de RICHELET, RESTAUT, GATTEL, WAILI.Y, etc., etc. L’Auteur a fait ainsi une abondante récolte de Mots, d’Acceptions, de Définitions, et surtout de variantes d’Orthographe. Ce rapprochement établit une critique générale, en opposant des majorités à des minorités, ou à des autorités isolées

XIII. Exemples de critique.

ACQUÊT, S. m… part. V.

AMBOUTIR, v. a. -ti, e, p. faire bomber… AL. C. R. G. v. CO. Emb-. G.

INDÉFENDU, e, adj. sans défense. R. G. Cnus.)

MAGASINER, V. a. -né, e. p. Mettre en magasin. G. C. RR. mieux Emma-, G.

PENSIONNAT, S. m. pension (gasconnisme, admis), c. POSTURE, s.f. Status (fam.) se mettre en-de

faire, (vicieux) [Desfontaines.]

TENTATIF, ive, adj. R. G. C. barbar. popul.

VENDREDI, S. m. 5e jour de la semaine ; 6e férie ; 6e jour de la semaine, R. G. C.

Le VOCABULAIRE, le GLOSSAIRE FRANÇAIS, les DICTIONNAIRES DU VIEUX LANGAGE, ont été également extraits. Ces anciens Dictionnaires fournissent l’explication de beaucoup de mots employés par des Auteurs, tels que POINTILLE, MAROT, MONTAGNE, BRANTOME, dont la lecture est encore recherchée, surtout par les étrangers, qui s’attachent moins que nous au style et plus à la pensée ou aux images. Pour ne négliger aucune source, le même travail a été fait sur les Dictionnaires étrangers de COTGRAVE, BOYER, ALBERTI, SCHWAN, etc., etc. ; et c’est principalement dans ces ouvrages qu’on a recueilli un très-grand nombre de mots anciens ou extraordinaires, dont l’explication est nécessaire pour ceux qui lisent nos vieux Auteurs ou les Écrivains étrangers qui ont écrit en français. Il est un grand nombre de ces mots que leur énergie peut faire regretter. Plusieurs autres, rejetés par la Langue française, ont été recueillis par les Langues étrangères qui les conservent encore.

XIV. Exemples de mots du vieux langage.

ABELISER, V. a. -se, e, p. charmer, enchanter quelqu’un ; se plaindre. Adolorer. [Perceval.]

ADOLER, V. a. -le, e, ip. (vi.) chagriner, affliger.

DÉSAPPOINTER, v. a. rayer du rôle des officiers ou soldats appointés ; ôter, couper les points de fil qui fixent les plis d’une étoffe. —, manquer de parole à quelqu’un ; frustrer ses espérances ; c. contrarier, tromper dans l’attente, -le, e, p. adj. (fig.) être —, dérouté, trompé, contrarie ; au propre, ne trouver personne au rendez-vous. Voy. Appointer. [Amyot. Montaigne.] (vi. adopté par les Anglais, repris et très-usité.)

ÉTRIVER, v. n. lutter. [Amyot.]

CRISSEMENT, s. m. sifflement d’une flèche, (vi.)

MATRASSÉ, e. adj. (soldat—), moulu de coups. Henri le-Grand.]

NON-SENS, .s. m. sing. et pl. phrase qui n’offre aucun sens, quand il s’agit de traduction, ce mot diffère de contre-sens. AL. —, absence de jugement, ses effets. [Voltaire.] (repris de l’anglais.)

PHAÉTONISER, v. n. hasarder ; se risquer. [Cholieres.

PIÉÇA, adv. (de), il y a long-temps, (vi.) [Tressan.]

RAPIÈCEMENT, S. m. action de rapiécer, son effet. Montaigne.]

RÉDIVIVE, s. et adj. 2 g. qui renaît (vampire —).

REPENTI, S. m. repentir, v. -ti, e, s. repentantCorneille.] ; (vieux, mais bon.) [Voltaire.]

SÉDER, v. a. apaiser, dissiper. [Rabelais.]

SERPENTÉ, e, adj. (salut, inclination—), (fig.) d’hypocrite, de séducteur, de courtisan. [Montaigne.]

SOULOIR, v. n. avoir coutume, (vi.) [Amyot.] mieux que souler.

TITUBANT, e, adj. chancelant. [Montaigne.]

TRÉMEUR, s. f. -mor. terreur, frayeur, crainte, anxiété. [Sévigné.]

Après avoir donné toute l’extension possible aux définitions des mots, aux acceptions dans lesquelles ils peuvent être pris, l’Auteur a pensé que les exemples d’emploi de ces mots par les meilleurs Écrivains, dans l’expression de leurs pensées les plus saillantes, aideraient le Lecteur à saisir les nuances de leur signification ; en outre, il a cru que ces modèles d’Elocution, choisis dans les Ouvrages des grands Maîtres de la Littérature, seconderaient merveilleusement les étrangers qui veulent apprendre notre Langue, en les mettant en rapport avec ces génies sublimes de qui elle tire tout son lustre, et qui lui ont mérité sa presque universalité.

XV. Exemples de pensées et maximes.

DIEU, s. m. Deus. le premier, le souverain être, par qui les autres existent, qui a ciéé, qui gouverne tout1 1 Le plus grand ennemi de l’humanité fut celui qui osa dire : Il n’y a point de Dieu.

FAIRE. v. a. fait, e, p. Facere influer fortement sur le caractère… , 2 ; se dit absolument ; … etc.. 2Le gouvernement fait les hommes. Montesquieu.] 5 Faites bien, et laissez Dieu faire

le reste.

MIXTE, adj. a g. Mixtus… se dit fig La

monarchie mixte ou tempérée est le chef-d’oeuvre de l’esprit humain.

MANUEL DE NÉOLOGIE.

Les nouveaux Dictionnaires, entre autres celui de NÉOLOGIE, le MANUEL LEXIQUE, ont fourni quelques-uns des mots dont la Langue s’est véritablement enrichie depuis deux siècles. L’Auteur a recueilli en outre ces mots dans les bons livres publiés depuis quelques années ; il s’est appuyé des secours de la critique et de I étymologie pour distinguer les produits de la NÉOLOGIE, qui est l’art de créer des mots nouveaux, des produits du NÉOLOGISME, qui est l’abus de cet art

Plusieurs personnes, atteintes de ce que l’on pourrait appeler la NÉOPHOSIE, l’horreur des nouveautés, rejettent les créations de la NÉOLOGIE qu’elles art. fondent avec le NÉOLOGISME : pour détruire ce préjugé nuisible à la Langue, il suffit de quelques réflexions. Horace autorise le renouvellement d’anciens mots et la création de mots nouveaux ; il loue Pindare comme un poète " pleur d’un bouillant délire, et de termes nouveaux inventeur admiré " [LA HARPE traduct. ]

L’opinion d’Horace est appuyée sur la nature même des langues, qui ne peuvent rester stationnaires. Les créations de la NÉOLOGIE, admissibles lorsqu’elles complètent les familles de mots, ont l’avantage de rajeunir le style, de lui donner du relief, et surtout de fixer l’attention du lecteur en lui présentant des