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x AVERTISSEMENT.


teur a recueilli dans les Ecrivains anciens et modernes ces richesses, et particulièrement d’excellentes définitions négligées par les Lexicographes ; il les a caractérisées et réunies à celles des Dictionnaires dont le sien est le Supplément sous ce nouveau rapport (Voyez ci-après page x).

Des Ecrivains célèbres, des Savans, des Philosophes, des littérateurs,Voltaire, Fénelon, Loube, d'Alembert, etc. etc. ont regardé la rédaction d’un Dictionnaire comme un ouvrage assez important pour en faire l’objet de leurs méditations ; ils ont reconnu que plusieurs genres d’utilité manquoient aux Dictionnaires ; mais aucun de ces Ecrivains n’eut la patience ou le loisir d’entreprendre ce perfectionnement ; l’Auteur a tâché de l’exécuter : il a réuni les genres d’utilité désirés par ces grands Ecrivains et négligés par les Lexicographes ; il les a combiné avec ceux des Dictionnaires existans, avec celui qui résulte de leur Extrait comparatif et de l'Extrait des ouvrages les plus estimés dans tous les genres : de cette combinaison est né le plan entièrement neuf d'après lequel il a entrepris cet Ouvrage et choisi ses matériaux. Quoique livré tout entier à son exécution, il n'a pu le réaliser que par plusieurs années d'un travail assidu ; il a successivement mis au jour ses tentatives, et l'accueil favorable que leur ont toujours fait les Chefs de l'instruction publique, les Journalistes et le Public, a soutenu sa patience et son courage. L’Auteur avoit souvent senti le besoin d’un tel Dictionnaire ; il a tâché de le faire pour les autres, comme il avoit souhaité qu’un autre l’eût fait pour lui.

La réunion et la combinaison de ces divers genres d’utilité dans un format portatif auraient pu occasionner beaucoup de confusion, augmenter les difficultés au lieu de les résoudre ; l’Auteur a évité cet inconvénient en adoptant la méthode la plus claire, la plus précise : il s’est astreint à l’ordre le plus régulier dans la disposition de ses matériaux ; il a soigneusement séparé, à l’aide de signes, ceux qui conviennent aux AUTEURS de ceux qui sont nécessaires à l’universalité des LECTEURS.

Aux AUTEURS, il donne, dégagés de tous signes particuliers, de toutes citations, les Mots, Acceptions, Définitions qui forment le corps de la Langue françoise prise dans sa pureté académique et recueillis dans les bonnes éditions du Dictionnaire de l’Académie ou dans les Ecrivains les plus corrects, avec la citation de leurs noms ; il y a joint la Concordance, l’Orthographe, la Synonymie, le Latin et l’Étymologie des mots, l’indication des divers styles auxquels ils sont consacrés, celle de leur plus ou moins d’usage, et des observations critiques, lorsqu’ils en ont été l’objet ; il offre ainsi les modèles à suivre et les fautes à éviter.

Aux LECTEURS, il donne, dans une nomenclature immense, mais bien caractérisée par des signes distinctifs et des citations, tous les mots du langage ancien et moderne, tous les termes de Sciences, Arts, Métiers, Manufactures, etc. qui peuvent les arrêter dans la lecture des livres écrits en françois, ou dans celle des feuilles périodiques : les a fait suivre de leurs définitions et acceptions : il indique les mots qui, rigoureusement parlant, ne sont pas françois ; et, soit pour les AUTEURS, soit pour les LECTEURS, il devient, sous ces deux rapports, véritablement classique.