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LUCILE.

Je ne te perdrai point.Non, je vis maintenant,
Et c’est pour vous aimer encor plus tendrement.

LISETTE.

Elle ne fut jamais plus fraîche, & plus jolie.

LA MARQUISE.

Que j’aime à la voir telle, & que je suis ravie !
(À Montval.)
C’est à votre art divin que je dois ce bonheur.

LUCILE.

Nous le devons, ma tante, embrasser de bon cœur.

(Elles l’embrassent.)
CLÉON.

Permettez qu’à mon tour je vous marque mon zele,
Et le plaisir que j’ai de vous revoir si belle.

LUCILE.

Excusez-moi, Monsieur, je ne vous connois pas.

CLÉON.

Je vous ai mille fois portée entre mes bras.

LA MARQUISE.

C’est Cléon.

LUCILE.

C’est Cléon.Pardonnez à mon impolitesse,
N’imputez cet oubli qu’à ma seule jeunesse,
Quand vous êtes parti, je n’étois qu’un enfant.

CLÉON.

Puisque je vous embrasse, oh ! je suis trop content.

LA MARQUISE.

Venez vous présenter au Baron l’un & l’autre,
Sa gaieté va renaître à l’aspect de la vôtre.

LUCILE, à Montval qui lui donne la main.

Ne m’abandonnez pas, venez, mon Médecin.

LA MARQUISE.

Oui, sans votre secours, notre effort seroit vain.
Songez qu’après la fille il faut guérir le père.

MONTVAL.

Madame, je m’en fais un devoir nécessaire.