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Marchons, il n’attend plus que vos ordres pour vaincre ;
Et mieux que mes discours, mon bras va vous convaincre.

SIGISMOND.

C’en est trop ; Sigismond est déjà convaincu.
Le moyen de ne pas en croire tant de charmes ?
À vous suivre en tout lieu, me voilà résolu.
Rien n’arrête mes pas ; qu’on me donne des armes.
Pour vous l’offrir, je cours au trône qui m’est dû ;
Combattant avec vous, la victoire m’est sûre.
D’avoir tant balancé, je rougis maintenant.
D’un regard de vos yeux, animé seulement,
Mon bras peut triompher de toute la nature ;
Et mes cruels tyrans vont sentir dans ce jour
Ce que peut la valeur conduite par l’amour.

SOPHRONIE.

Ah ! La vertu doit guider l’un & l’autre.
Votre pere est, Seigneur, parmi vos ennemis ;
Même en le combattant, soyez toujours son fils.
Ma gloire, désormais, est uni à la vôtre ;
Elle m’engage à vous représenter
Qu’un roi ne doit jamais se laisser emporter
Aux indignes transports d’une aveugle vengeance ;
Qu’il doit vaincre, non pas pour la faire éclater,
Mais pour signaler sa clémence.
Un tyran met sa gloire à tout exterminer,