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Scène IV.

CLOTALDE, ULRIC.
ULRIC.

Clotalde, le roi qui m’envoie,
Est en danger de perdre & le trône & le jour.
Aux troubles les plus grands, la Pologne est en proie.
Les peuples révoltés ont entraîné la cour,
Et pour son fils hautement se déclarent.
Tous veulent l’arracher du sein de cette tour,
Et de la guerre, enfin, tous les feux se préparent.
Le nom de Fédéric est par tout en horreur ;
Sophronie, elle-même, abhorrant son ardeur,
Aux volontés du roi refuse de souscrire,
Reconnoît Sigismond pour maître de l’empire,
Et du peuple pour lui redouble la chaleur.

CLOTALDE.

Qu’entens-je ?

ULRIC.

Qu’entens-je ?Elle est d’autant plus formidable
Qu’à la beauté suprême elle joint la valeur.
On sait que de son sexe aimable
Elle fuit la mollesse, & méconnoît la peur ;