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Pour ne pas l’approuver, cette ardeur est trop belle,
La Vertu l’accompagne, elle est pure comme elle :
Quoiqu’elle augmente ma douleur,
Que j’aime sans savoir si mon vainqueur existe,
Que tout m’ôte l’espoir de m’en voir possesseur,
À l’adorer toujours ma volonté persiste ;
Je veux borner là mon bonheur,
J’entretiendrai du moins son image chérie ;
Ses charmes de mes fers adouciront l’horreur ;
Et l’on m’arrachera la vie,
Plutôt que de m’ôter une si douce erreur.

(Il rentre dans la tour, qui se referme.)



Scène III

CLOTALDE seul.

D’un si parfait amour mon ame est attendrie.
Mais qui peut pénétrer dans cet antre profond ?
C’est Ulric ! La terreur est peinte sur son front.