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Pour la seule vertu, je la sens enflammée
Et, d’un tyran en moi, l’amour fait un héros.

ARLEQUIN.

Seigneur, ma joie en est extrême ;
Mais je crains fort pour votre amour,
Que monsieur Fédéric qui l’aime,
Ne vous la souffle dans ce jour.

SIGISMOND.

Dieux ! Fédéric brûle pour elle !
Il aspire à sa main ! Mais, parle, est-il aimé ?

ARLEQUIN.

Non, elle a pour ce prince une haine mortelle ;
Mais vous n’en devez pas être moins allarmé,
Car le bruit court que le roi la lui donne
Pour le consoler, entre nous,
De la perte de la couronne.
On dit que dans trois jours il sera son époux.

SIGISMOND.

Le perfide, plûtôt, périra sous mes coups.

ARLEQUIN.

Vous pouvez lui parler, car je le vois paroître.

SIGISMOND.

À son aspect je ne suis plus le maître
De mes ressentimens jaloux.