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Scène VII

SIGISMOND, SOPHRONIE.
SOPHRONIE.

Mes sens sont enchantés.Seigneur, vous voulez bien
Que je vous rende ici mon hommage sincere.

SIGISMOND.

Ah ! Recevez plûtôt le mien,
Princesse ; à mes regards cette cour n’offre rien
Que n’efface d’abord votre vive lumiere.
Quel changement en moi votre aspect vient de faire !
Je ne suis plus le même. À cet aimable aspect,
Je me sens entraîner par un desir rapide,
Et retenir par le respect.
Vous enflammez mon cœur, & le rendez timide.
De vos yeux l’éclat est si doux
Que je n’admire plus l’astre qui nous éclaire ;
Leur charme est si puissant, qu’il suspend mon courroux.
S’il me souvient encore des cruautés d’un pere,
C’est pour m’avoir privé si long-temps du bonheur
De voir tant de beautés, que mon ame préfere
À tout ce que le scéptre offre de séducteur ;