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ARLEQUIN.

Lis toi-même.Seigneur…

SIGISMOND.

Lis toi-même. Seigneur…Lis donc sans plus remettre.

ARLEQUIN.

Lisons, quand je devrois épeller chaque lettre.

(il lit.)

Fédéric, âgé de trente ans,
Neveu du roi, grand duc de Moscovie.

(il s’interrompt.)

Sur le trône ce duc comptait depuis long-temps,
Mais il comptoit sans l’hôte.

(il continue à lire.)

Mais il comptait sans l’hôte.Sophronie,
Dans sa vingtiéme année, & niéce aussi du roi.

(il parle.)

Seigneur, vous avez là, ma foi,
Une cousine fort jolie :
C’est dommage, s’il faut qu’elle perde la vie.
Je l’apperçois qui vient, jugez-en par vos yeux.

SIGISMOND.

Que de beautés ! Voilà le chef-d’œuvre des dieux.
J’oublie, en la voyant, qu’elle est mon ennemie.
Mes sens sont enchantés.