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Ô, pere trop heureux !(haut.)
Ô, pere trop heureux !Je me flatte, j’espere,
Quand je serai connu de vous,
De redoubler encore des sentimens si doux.

SIGISMOND.

Qui peut les augmenter ? Je t’aime, te révere.

LE ROI.

Nature ! c’en est trop, je cède à ton effort.
Je suis…

SIGISMOND.

Je suis…Hé bien, acheve, instruis-moi de ton sort.

LE ROI.

Embrasse-moi, mon fils, & reconnois ton pere.

SIGISMOND.

Mon pere ! Ah Dieu ! L’auteur de mes tourmens !
Ce nom rallume ma colere.

LE ROI.

Quoi, le titre sacré de pere, en ces momens
N’excite en toi que des frémissemens ?
Quand mon ame se livre entiere
Aux prompts & tendres mouvemens
Qu’inspire pour un fils la nature sincere,
La tienne se refuse à mes embrassemens ?

SIGISMOND.

La voix du sang chez moi ne s’est point tûe.
Tu viens de voir à ta première vûe ;