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De qui l’aspect aussi noble que doux,
A le pouvoir d’enchaîner mon courroux ?
Dans mon cœur étonné ta présence fait naître
Des mouvemens secrets qu’il ne peut démêler,
Qui font que j’aime à te parler,
Que je brûle de te connoître.

LE ROI à part.

Ah ! De ma joie à peine suis-je maître !
Le sang lui parle en ma faveur,
(haut.)
Quoi, Prince, j’aurois le bonheur
De triompher, par ma présence
Des sentimens de haine & de vengeance…

SIGISMOND.

Oui, tu les suspens dans mon cœur.
Sur moi quelle est donc ta puissance ?
Tes seuls regards domptant ma violence,
Me forcent d’approuver jusqu’à la liberté
Que tu prens de combattre ici ma volonté.
Satisfais mon impatience,
Quel es-tu ? Parles, explique toi ?
Va, quels que soient ton rang & ta naissance,
Sois sur des faveurs de ton roi ;
Je sens que je ne puis t’approcher trop de moi.

LE ROI à part.

Ô, pere trop heureux !