Page:Boissy-Oeuvre de Théâtre de M. Boissy. Vol.5-1758.djvu/256

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Qui, sur vos sens surpris, répand l’obscurité ;
Je vais, sans tarder davantage,
Faire, à vos yeux, briller la vérité.
Les honneurs qu’on vous rend, ce palais magnifique,
Ne sont point les effets d’un songe chimérique ;
Ce spectacle nouveau, qui vous tient enchanté,
Est pour vous un bonheur plein de réalité.
Pendant votre sommeil, de votre antre rustique,
À la cour de Pologne on vous a transporté ;
Du roi Basile enfin vous êtes fils unique,
Lui-même à son Conseil l’a déjà déclaré ;
On porte jusqu’au cieux votre nom révéré,
Et vous faites, Seigneur, l’allégresse publique.

SIGISMOND.

Pourquoi m’avoir caché le sang dont je suis né ?
Si ton discours est véritable,
Pourquoi traiter ton prince infortuné
Comme un esclave misérable ?

CLOTALDE.

Pour obéir, Seigneur, aux célestes décrets,
Et détourner de vous les noirs effets
Des astres irrités que craignoit votre pere,
Et qui vous menaçoient d’être un roi sanguinaire.

SIGISMOND.

Ah ! Traître, sont-ce là d’assez fortes raisons
Pour condamner un fils, un prince légitime,