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Chaque objet m’arrête & m’étonne !
Jusqu’à l’astre brillant qui répand la clarté,
Tout, à mes yeux, est une nouveauté.
Mais quelle attention attire ma personne ?
Quelle nombreuse cour paroît autour de moi !
Quel zéle ! Quel respect ! Quel éclat m’environne !
Tout m’annonce que je suis roi.
Au sein de mon bonheur suprême,
Ce dont je suis le plus flatté,
Je sens que je suis libre, & maître de moi-même.
Rien ne contraint ma volonté.
Le doute seul dont je suis agité,
Altere un bien si délectable.
Ô ciel ! jusques au bout montre-toi favorable,
Et pour mettre le comble à ma félicité,
Prouves-moi que je veille en cet instant aimable,
Et que mon régne est une vérité.


(en considérant l’épée qu’on lui présente.)

Quel est cet ornement dont ma vûe est frappée,
Et dont j’aime, sur-tout, l’éclat ?

ULRIC.

Prince illustre, c’est votre épée,
C’est le soutien de votre état,
Et le foudre vengeur qu’en votre main terrible
Les immortels ont mis,
Pour vous rendre un prince invincible,