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Et, profitant de l’artifice,
Tandis qu’il goûtera les douceurs du repos,
Il faut briser les fers qu’il porte en ces cachots,
L’orner de tout l’éclat de la magnificence,
Et, l’arrachant du fond de cet affreux séjour,
Le transporter au milieu de ma cour,
À qui de tout j’aurai fait confidence ;
Ensuite, à son réveil, je veux que, sans détour,
Tu lui découvres sa naissance,
Et que mes courtisans lui rendent, tour-à-tour,
Tous les honneurs qu’on rend à ma puissance.
Je verrai dans ce jour,
Par cet innocent stratagême,
Comment il usera de la grandeur suprême ;
Je verrai si je dois n’écouter que l’amour,
Et lui laisser le diadême :
Sa conduite sera son arrêt elle-même.
Puissent les Dieux, dans cet heureux sommeil,
Changer son cœur trop sanguinaire,
Et lui donner d’un roi l’auguste caractére !
Puisse ce prince, à son réveil,
Se trouver les vertus que demande l’empire,
Et paroître à mes yeux tel que je le desire !
Il est temps de me rendre au conseil qui m’attend.


(à Clotalde.)

Du sort de Sigismond ton maître va l’instruire.