Page:Boissy-Oeuvre de Théâtre de M. Boissy. Vol.5-1758.djvu/247

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ma cruauté pour lui, mes ordres rigoureux
Ont aigri son orgueil, allumé sa colere.
J’ai, moi seul, malheureux !
Fait un tyran d’un prince généreux.
Que dis-je ? Les transports que son cœur fait paroître,
Partent d’une noble fierté,
Digne du sang qui l’a fait naître.
J’ai vû même, au travers de sa férocité,
Briller des traits de générosité,
Qui pour mon fils, me l’ont fait reconnoître.

CLOTALDE.

Seigneur, de ce retour Clotalde est enchanté.
Contre un fils malheureux, victime de mon zéle,
À regret j’ai servi votre sévérité.
En vous obéissant dans ma charge cruelle,
J’ai soupiré cent fois de ma fidélité ;
Grand Roi, pour prix de mon obéissance
Accordez-moi sa liberté ;
Je serai trop payé par cette récompense
Qu’à vos genoux j’ose vous demander.
Rendez à vos sujets leur prince légitime,
Et recouvrez un fils né pour vous succéder ;
Qu’il passe de l’horreur de cet affreux abîme,
Au trône qu’il doit posséder.
Cessez de redouter la fureur qui l’anime.
Dès qu’il reconnoîtra la splendeur de son sang,