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CLOTALDE.

Dévoile-moi…Je ne le puis.
Soumettez-vous.

SIGISMOND.

Soumettez-vous.Voilà ton langage ordinaire,
Et je ne vois jamais mes doutes éclaircis :
Cependant, si j’en crois les livres que je lis,
Instruire, est le devoir d’un maître.

CLOTALDE.

Les dieux n’approuvent point la curiosité
Que vous faites paroître.

SIGISMOND.

Clotalde je suis homme ; en cette qualité,
Je mérite de me connoître.

CLOTALDE.

Ah, vous ne l’êtes plus par votre cruauté.

SIGISMOND.

Tes affreux traitements font ma férocité,
Et, si je suis cruel, tu m’enseignes à l’être,
Sur les parens qui m’ont fait naître,
Une éternelle obscurité ;
Des fers, une prison sauvage,
Sans nul espoir de liberté ;
Nul relâche à mes maux qu’accroît ta dureté :
Barbare, voilà mon partage,
Et tes leçons d’humanité.