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ARLEQUIN.

Le discours que j’entens me remplit de frayeur.
Ah ! S’il alloit me saisir, misérable !
Mais Clotalde revient. Cachons-nous dans ce coin,
Pour savoir s’il n’a pas commerce avec le diable :
De tout sans être vu je serai le témoin.

(Il se retire dans un coin.)



Scène V.

SIGISMOND, CLOTALDE, ARLEQUIN caché.
SIGISMOND.

Mes maux sont éternels comme ma solitude ;
Et mon esprit éclairé par l’étude,
Ne sert qu’à les approfondir,
Et qu’à me faire mieux sentir
Les horreurs de ma servitude.
Mais je vois devant moi le tyran de mes jours.
Dis-moi, de mes tourmens quand finira le cours ?
Quand pourrai-je un instant jouir de la lumiere,
Ou de ta bouche, au moins, apprendre qui je suis ?
Dévoile-moi…