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Scène III

ARLEQUIN, seul.

Voyons un peu ce qui se fait ici.
Mes semblables, par tout, entrent sans conséquence ;
Et, bouffon de la cour, j’use de ma licence.
Le roi, d’un de ses grands suivi
Et guidé par Clotalde en cet antre effroyable,
Vient maintenant d’entrer à petit bruit :
Je voudrois bien savoir quel sujet l’y conduit ?
C’est le domicile du diable,
Tout ici me paroît propre à l’y conjurer :
Le roi peut-être est venu l’implorer
Pour se le rendre favorable.
Des chaînes & des clefs, quel bruit épouvantable !
La porte s’ouvre ! Ah, ce sont les enfers !
Tous mes sens sont saisis d’une frayeur extrême.
Quel phantôme s’avance ! Il est chargé de fers,
Et ses regards font peur. C’est le diable lui-même.
Je suis perdu.