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pour eux, l’envie qu’il a de leur plaire et de s’attirer leur bienveillance. Est-il dans un cercle ? il est toujours attentif à ne rien faire, à ne rien dire que d’obligeant : il prête poliment l’oreille à l’un, répond gracieusement à l’autre ; applaudit celui-ci d’un souris, fait agréablement la guerre à celui-là ; dit une douceur à la mère, regarde tendrement la fille. Vous fait-il un plaisir ? la façon dont il le fait, est cent fois au-dessus du plaisir même. Par exemple, s’il sait que vous avez besoin d’une somme d’argent, il vous la glisse doucement dans la poche, sans que vous y preniez garde. De toutes les manières, cette dernière est la plus belle, mais, par malheur, c’est la moins usitée. Vous refuse-t-il quelque chose, ce qui est plus ordinaire ? il assaisonne ce refus de paroles si douces et de tant de politesses que vous croyez lui avoir encore obligation. Allez-vous voir sa femme ? il s’échappe adroitement, il vous laisse le champ libre ; et voilà ce qu’on appelle un homme qui sait vivre, un homme qui a des manières.

Le lord Houzey.

Et un homme bon à connoître, monsieur le marquis. Et les façons ?

Le Marquis.

Un provincial fait des façons, par une politesse