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Le lord Houzey, à Éliante.

Finette a raison. C’est elle qui m’a donné la première leçon de politesse : je ne l’oublierai pas. (Finette montre de l’embarras.) Elle est modeste, mes louanges la font rougir. Ma foi ! vivent les femmes, elles sont l’âme de tous les plaisirs ! Par exemple, à table, rien n’est plus charmant qu’une jolie femme en pointe de vin, qui chante un air à boire, ou qui s’attendrit le verre à la main. Nous autre anglais, nous n’entendons pas nos intérêts quand nous vous bannissons de nos parties. Nous ne buvons que pour boire, et nous portons la tristesse jusqu’au sein de la joie. Il n’est que les Français pour faire agréablement la débauche. J’ai fait avant-hier, avec le marquis, le plus délicieux souper, au Lion rouge ; le tout accommodé par un cuisinier français, et servi à petits plats, mais délicats. Nous étions en femmes. Tiens, ma petite sœur, je n’ai jamais tant eu de plaisir en ma vie. Que d’esprit ! que d’enjouement ! que de volupté ! que nous fîmes… que nous dîmes de jolies choses ! Je t’y souhaitai plus d’une fois, tant je suis bon frère !

Éliante.

Le marquis français est un fort bon maître. Il vous instruit bien, à ce que je vois.