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que je me suis façonné avec lui en quatre jours de temps ! Cela n’est pas concevable, et tu dois me trouver bien changé.

Éliante.

Cela est vrai ; je te trouve beaucoup plus ridicule qu’à l’ordinaire.

Finette, au Lord Houzey.

Allez, ne la croyez pas ; je ne vous ai jamais vu si gentil.

Le lord Houzey, à Eliante.

J’étois sot, timide, embarrassé, quand je me trouvois avec des dames. Je ne savois que leur dire ; mais, à présent, ce n’est plus cela. Si tu me voyois dans un cercle de femmes, tu serois étonnée, ma petite sœur. Je suis sémillant, je badine, je folâtre, je papillonne, je voltige de l’une à l’autre, je les amuse toutes. Je parois poli, respectueux en public ; mais je suis hardi, entreprenant tête à tête, rien ne plaît plus au beau sexe qu’une noble assurance.

Éliante.

Tu te gâtes, mon frère, et tu deviens libertin.

Finette.

Une petite pointe de libertinage ne messied point à un jeune homme, et rien ne le polit plus que le commerce des femmes.