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sans que votre époux osât y trouver à redire, de peur d’être sifflé de tous les honnêtes gens.

Éliante.

Mais, Finette, comment faut-il m’y prendre pour déterminer mon père ?

Finette.

Il faut lui parler avec la noble fermeté qui convient à une veuve, sans sortir du respect que doit une fille à son père ; il faut lui représenter que les maris de ce pays-ci ne sont pas faits pour rendre une femme heureuse, que vous en avez déjà fait la dure expérience, et qu’il s’offre un parti plus avantageux et plus conforme à votre inclination, un marquis français, jeune, riche, bien fait.

Éliante.

Mon père n’y consentira jamais. Il est déjà prévenu contre lui, comme tu l’as vu par sa lettre ; car c’est assurément de lui dont on lui aura parlé.

Finette.

Milord Craff votre père est un homme sensé ; il ne sera pas difficile de lui faire entendre raison.

Éliante.

Moi-même, j’ai lieu de n’être pas contente du marquis ; son indiscrétion et son étourderie…