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(Elle lit.)

« Je pars en même temps que ma lettre, et je serai demain à Londres, sans faute. On m’a écrit que votre frère hantoit mauvaise compagnie, et qu’il venoit de faire tout nouvellement connoissance avec un certain marquis français, qui achève de le gâter. Comme je ne puis être à Londres que trois jours, et que je dois, de là, partir pour la Jamaïque, j’ai résolu de l’emmener et de vous marier, avant mon départ, avec Jacques Rosbif. C’est un riche négociant, fort honnête homme, et qui n’est pas moins raisonnable pour être un peu singulier. Votre extrême jeunesse ne vous permet pas de rester veuve ; et je compte que vous n’aurez pas de peine à vous conformer aux volontés d’un père qui ne cherche que votre avantage et qui vous aime tendrement.

« Lord Craff. »
Finette.

Monsieur votre père arrive aujourd’hui pour vous marier avec Jacques Rosbif ? Miséricorde ! c’est bien l’Anglais le plus disgracieux, le plus taciturne, le plus bizarre, le plus impoli que je connoisse.

Éliante.

Ah ! Finette, quelle nouvelle !… Mon cœur est