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Le baron, dans ce jour, il me l’a fait trop voir,
Pour l’aimable Forlis sent un mépris insigne ;
Il dédaigne un bonheur dont son cœur n’est pas digne.
De sa grâce naïve il méconnoît le prix :
Elle auroit un tyran ; et l’hymen, j’en frémis,
Pour elle deviendroit une chaîne cruelle.
Je dois l’en garantir, moins pour moi que pour elle.
L’amour, la probité, la pitié, la raison,
Tout me fait une loi de tromper le baron.
Employer l’artifice en cette conjoncture,
C’est servir la vertu, non trahir la droiture.
Lui-même, qui plus est, me conduit par la main.
Je la vois, sa présence affermit mon dessein.



Scène III.

LUCILE, LE BARON, LE MARQUIS.
Le Baron, à Lucile.

Oui, le marquis attend de vous un grand service,
Et vous seule pouvez lui rendre cet office.
Songez qu’il le mérite, et qu’il est mon ami.

Lucile.

Monsieur…

Le Baron.

Monsieur…Il ne faut pas l’obliger à demi.

Lucile, au marquis.

De quoi s’agit-il donc, monsieur ?

Le Marquis.

De quoi s’agit-il donc, monsieur ? C’est une lettre