Page:Boissonnas, Une famille pendant la guerre, 1873.djvu/74

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

58
UNE FAMILLE PENDANT LA GUERRE.

prouve au monde entier combien ils sont Français. Ces choses-là ne sont plus de nos jours. Au siècle dernier déjà on abolissait la traite des noirs, tout à l’heure l’Amérique affranchissait ses esclaves, est-ce le moment d’établir la traite des blancs ? car ce serait la traite des blancs.

Sans même se donner l’air de consulter les populations, bien plus, malgré leur énergique résistance, méprisant leur patriotisme, bravant leur haine, se les adjuger comme l’on fait d’un troupeau sans pensée et sans âme, cela mérite un pareil nom. Je ne puis croire qu’on en vienne là. Il y aura un retour vers la civilisation et la justice.

Ce serait si beau et si bien fait pour désarmer les rancunes, que le roi Guillaume sût reconnaître le respect dû à Strasbourg et lui fît une sorte d’indépendance pour prix de ses sacrifices !

Hélas ! j’oubliais comment il a respecté le pauvre petit Danemark ; pouvons-nous espérer mieux pour nous ?