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UNE FAMILLE PENDANT LA GUERRE.

que l’épreuve s’abrége. Non ! Chacun sait qu’un jour de souffrance de plus, c’est aussi un jour de plus acquis à l’honneur du pays. Cela pourtant est beau et prouve que tout n’est pas perdu pour l’avenir.

Du même à la même.
Paris, 17 janvier, soir.

Enfin une lettre de toi ! une vraie ! et vous êtes tous vivants ! Elle m’arrive à l’heure même !

Je savais bien hier en t’écrivant que c’était le jour de la réception de la valise de M. Washburne, mais je n’osais plus te parler de mon espérance si souvent déçue.

Par quels cruels moments vous avez passé les uns et les autres ! Ta lettre du 15 décembre m’a fait partager ton inquiétude pour notre cher, brave André. Heureusement qu’un petit carré de papier, du 21, mis sous l’enveloppe adressée par Mme *** à son mari, est parvenu aussi et me dit la bonne fortune de ce mortel toujours privilégié qui, après avoir usé du précieux dévouement de Barbier, tombe justement sur l’une des ambulances de la Société internationale. Que se sera-t-il passé depuis ? Je pense avec anxiété à la retraite de l’armée de la Loire ; mais André, se