briser la douleur des luttes auxquelles nous allons assister.
Nous en aurons dit assez pour le moment, si le lecteur a pu comprendre qu’à côté de la question de l’abolition il s’en présentait d’autres dont quelques-unes étaient bien difficiles à résoudre. Celles-là pouvaient, sous l’emploi des circonstances, exciter dans les âmes un patriotisme ardent et sincère, patriotisme local, hélas ! et qui devait mettre en péril la patrie commune.
D’ailleurs, à l’époque où nous nous trouvons, en 1861, l’esclavage n’occupait pas, en Amérique, dans les préoccupations des partis, la place que l’Europe lui attribuait déjà et qu’il allait prendre à mesure que la lutte se prolongerait. Le président Lincoln lui-même déclarait que « le principe seul de l’Union et non l’esclavage était en cause. » Le vice-président Johnston, qui devait lui succéder, tenait le même langage[1]. Nul ne prévoyait alors quel chemin
- ↑ « Ce pays est à l’homme blanc, et l’homme blanc seul y doit dominer. »