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Un Vaincu.

d’armes d’Harpersferry, proclama l’affranchissement des nègres et les somma d’accourir s’armer des fusils dont son audacieux coup de main l’avait rendu maître. En même temps, il enlevait de leurs maisons les principaux habitants de la ville pour s’en servir comme d’otages en cas d’attaque.

Effrayée, la population d’Harpersferry réclama le secours de l’armée, et s’adressa au gouvernement, qui, profitant de la présence du colonel Lee à Arlington, mit sous ses ordres un bataillon de marins et l’envoya à Harpersferry.

Son premier soin fut de cerner l’arsenal. Le nombre des insurgés n’avait pas augmenté, aucun nègre, parmi ceux qu’ils venaient délivrer, ne s’était joint à eux. La question des otages offrait seule une difficulté sérieuse. John Brown déclarait qu’ils seraient mis à mort au premier acte d’hostilité.

En vain un parlementaire lui promit, au nom du colonel, que, s’il rendait les otages, il serait protégé contre la colère des habitants et obtiendrait toutes les garanties d’un procès civil : John