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Un Vaincu.

soldats réguliers. Les grossières murailles en troncs d’arbres de ces fortins servent de refuge aux familles des colons lorsqu’elles sont menacées et peuvent avoir à soutenir de véritables sièges ; quelquefois, leurs petites garnisons sont appelées au secours des habitations attaquées, bien souvent elles arrivent trop tard, et ne réussissent qu’à constater les meurtres ou les ravages déjà commis.

Parmi les peuplades Indiennes réfugiées sur la frontière du Texas, la plus célèbre et la plus puissante était celle des Comanches. Mieux que les Pawnies et les Apaches, auxquels le pillage les associait souvent, ils avaient su conserver leurs mœurs guerrières, et les traditions de respect des chefs et de mépris de la mort qui avaient fait jadis la force de leur tribu sauvage. Les Comanches, au moment où le colonel Lee fut chargé de les contenir, pouvaient encore réunir dix mille cavaliers aguerris ; ce n’était point là, pour un unique régiment échelonné par pelotons sur une grande distance, des adversaires à dédaigner.

Le colonel Lee n’était pas de ceux qui s’em-